Des déchets viticoles aux molécules d’avenir : l’aventure VITIVALO
Au cœur de nos paysages, la vigne façonne l’économie et la culture. Mais après les vendanges, commence l’histoire méconnue de ses résidus : tonnes de sarments et ceps arrachés qui finissent souvent brûlés ou abandonnés. Or, ces bois recèlent des trésors invisibles : des molécules naturelles comme les stilbènes ou d’autres polyphénols, reconnues pour leurs propriétés antioxydantes, antivieillissement et parfois même anticancéreuses. Avec VITIVALO, chercheurs et partenaires ont choisi d’oser changer de regard : et si ce déchet agricole devenait une ressource d’avenir ?
Ce défi ne pouvait être porté seul. L’Université Savoie Mont Blanc mobilise son expertise scientifique aux côtés des viticulteurs, du Syndicat Régional des Vins de Savoie et de la filière viticole qui fournissent la matière première et partagent leurs pratiques. La Fondation USMB a joué un rôle décisif, en soutenant financièrement et en accompagnant le projet depuis ses débuts. D’autres partenaires institutionnels et économique ont aussi rejoint l’aventure pour compléter la chaine de valorisation. Cette alliance entre science, territoire et économie donne à VITIVALO toute sa force.
Pour extraire les molécules d’intérêt, l’équipe mise sur la chimie verte et des procédés innovants : ultrasons, micro-ondes, fluides supercritiques, limitant solvants et impacts environnementaux. Autre avancée majeure : une unité mobile de pelletisation, développée par l’entreprise Proxipel-PEP’S, qui compacte les sarments en pellets transportables et stables, ouvrant la voie à une valorisation à grande échelle.
Les premiers résultats sont prometteurs : profils riches en molécules bioactives, essais en cours pour des applications en santé (anticancer), en viticulture (traitements), cosmétique et nutraceutique. Demain, VITIVALO vise à créer une filière locale, générer de nouvelles opportunités pour les viticulteurs et inscrire la vigne dans une logique d’économie circulaire. Déjà intégré au contrat de filière viticole 2024-2027 de la Savoie, le projet poursuit ses expérimentations et le laboratoire EDYTEM qui le porte s’ouvre à d’autres résidus agricoles ou plantes exotiques envahissantes, dans une même ambition : transformer un fardeau en ressource durable.
