Socio-éco

The Whergo Show 

Trente Minutes Spéciales pour parler de quelques idées reçues sur l’ergonomie et les Troubles Musculo-Squelettiques.  Parce que la rigueur scientifique n’empêche pas l’humour, dans une pièce de théâtre pédagogique, cinq idées reçues bien ancrées sur la douleur et le corps au travail sont passées en revue. 

Lecture 3 min.

Whergo

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Michel, fantasque président du syndicat national de la coiffure, se prépare à lancer la campagne de communication de l’année. C’est décidé, le syndicat va mettre en avant l’importance de la prévention des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), première cause de maladies professionnelles et de ruptures de carrière.  

Son objectif : diffuser 5 messages pour éveiller les consciences sur le sujet et démontrer que certaines actions simples peuvent être efficaces. Mais ça, c’était le programme avant que son pote Romain, docteur en sciences de la motricité humaine spécialisé dans la lutte contre les TMS ne passe le voir…  

A travers un échange rythmé de 30 minutes, entre quiproquos et pépites dont seul Michel et son réseau ont le secret, vous découvrirez que certaines idées reçues sont bien ancrées, alors que certains conseils pertinents ne sont pas forcément intuitifs.  

Que faut-il retenir ?  

1. « Il faut toujours mettre le bras au repos quand on a mal au coude » 

Faux ! Le repos systématique n’est pas la meilleure réponse. En réalité, le mouvement adapté est bénéfique, car il favorise la récupération, la vascularisation et évite les raideurs. Immobiliser un bras douloureux trop longtemps peut ralentir la guérison. 

2. « Il existe une posture idéale pour les cervicales » 

Faux aussi. Il n’y a pas une seule bonne posture mais plutôt une variabilité souhaitable. Le cou, comme le reste du corps, aime l’alternance et le mouvement. Rester figé dans une position dite « correcte » n’est ni naturel ni soutenable sur la durée. 

3. « Avoir mal à l’épaule, c’est forcément grave » 

Pas forcément. La douleur ne signifie pas toujours dommage. C’est souvent un signal d’alerte ou d’adaptation. Comme une alarme qui se déclenche pour prévenir d’un excès de sollicitation, sans qu’il y ait nécessairement une lésion. Ce n’est pas un appel à l’arrêt, mais à l’ajustement. 

4. « Le stress, c’est dans la tête » 

Oui… mais pas seulement. Le stress agit directement sur le corps. Il accentue la douleur via la sensibilisation du système nerveux central. Un même geste perçu comme anodin devient douloureux sous l’effet du stress, car notre cerveau est plus réactif. Réduire le stress, c’est aussi soigner le corps. 

5. « Il faut maintenir une posture droite et stable pour éviter les douleurs » 

Encore une idée bien ancrée. Pourtant, la posture figée est souvent contre-productive. Le corps a besoin de bouger, d’alterner, de s’adapter. Changer de position régulièrement est bien plus efficace que rester dans une position rigide, même dite ergonomique..  

Conclusion : réhabiliter le corps vivant 

La prévention des TMS ne se résume pas à un manuel de bonnes postures. Elle nécessite de considérer le corps comme un système vivant, intelligent, adaptable… et sensible à son environnement. Théâtre, formation, co-expérimentation : autant de voies pour redonner du pouvoir d’agir aux professionnels, et retrouver une relation apaisée au travail et au corps. 

Publié le 2 juin | Mis à jour le 3 juin