Tourisme contributif 

L’arrondi solidaire dans les stations de montagne pour soutenir les associations locales

Longtemps réservé aux grandes enseignes, l’arrondi solidaire gagne désormais les territoires de montagne. Ce petit geste anodin, effectué au moment du passage en caisse, pourrait bien devenir un levier de solidarité locale puissant. Des stations comme Chamonix ou Notre-Dame-de-Bellecombe explorent son potentiel pour soutenir leurs clubs sportifs. Un signal faible prometteur d’un tourisme plus contributif et ancré dans son territoire.

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Un petit geste, un grand potentiel 

L’arrondi solidaire, mécanisme permettant de donner quelques centimes au moment d’un paiement, séduit de plus en plus. Déjà bien installé dans les grandes enseignes nationales, il devient plus accessible grâce à des solutions bancaires intégrées. Les consommateurs peuvent désormais, en un clic, arrondir leur achat à l’euro supérieur et reverser la différence à une cause locale

Le tourisme s’en empare : vers un modèle contributif 

Les stations de montagne commencent à s’intéresser à ce nouvel outil de financement participatif, notamment pour soutenir les associations de terrain comme les clubs des sports locaux. Ce mouvement s’inscrit dans une réflexion plus large portée par la Fondation USMB et ses partenaires : comment le tourisme peut-il devenir un acteur à part entière du développement local ? 

Une étude exploratoire menée à Chamonix et Notre-Dame-de-Bellecombe a permis de mieux cerner les conditions d’acceptabilité et d’efficacité de l’arrondi. Des entretiens qualitatifs avec des clients, responsables d’offices de tourisme et commerçants ont permis d’identifier des leviers d’action. 

Quand qualité de service rime avec don 

Fait marquant : selon les premières données issues de recherches en cours de publication, la qualité de l’expérience vécue par les visiteurs jouerait un rôle déterminant dans leur volonté de donner. Plus les visiteurs se sentent bien accueillis et pris en charge, plus ils seraient enclins à participer à un effort de solidarité envers la destination. 

Cette logique de réciprocité affective renforce l’idée que le don ne se limite pas à un simple acte altruiste, mais s’inscrit dans un lien émotionnel entre le voyageur et le territoire.  

Des sources extérieures au voyage, moteurs de générosité 

Autre signal intéressant : les dons ou aides financières reçus en amont du voyage (cadeaux d’amis, sponsors ou campagnes de financement participatif) pourraient influencer positivement la propension à donner durant le séjour. Comme si la générosité « reçue » se transmettait à son tour au bénéfice d’initiatives locales. 

Une piste de recherche à suivre 

Ces constats ne sont encore que des résultats exploratoires, mais ils ouvrent une voie stimulante pour les chercheurs et les territoires : intégrer des dispositifs comme l’arrondi solidaire dans les logiques de séjour, et plus largement penser le tourisme comme un catalyseur de lien social et d’engagement

La Fondation USMB poursuit ces investigations avec un objectif : éclairer la transformation du tourisme vers plus de responsabilité et d’utilité collective. 

Publié le 11 juin